Ajout du 30/10/2024 :

Le syndicat CFTC-intĂ©rim a dĂ©busquĂ© l’injustice : parce que l’application de la prĂ©tendue rĂšgle d’Ă©galitĂ© de traitement devenait en rĂ©alitĂ© une inĂ©galitĂ© de traitement, les intĂ©rimaires Évobus avaient effectivement Ă©tĂ© abusivement Ă©cartĂ©s de leur droit Ă  prime

TrĂšs bonne nouvelle pour la CFTC-intĂ©rim, mais surtout pour les 173 intĂ©rimaires dĂ©tachĂ©s en 2020 dans l’entreprise Évobus de Ligny-en-Barrois par Adecco/Manpower/Randstad/Temporis-Jadelou/Synergie, qui nous avaient confiĂ© le recouvrement de leur droit Ă  prime dĂ©fiscalisĂ©e Évobus 2020-2021 :

  • non seulement ils vont toucher leur prime de 500 € ou 1000 € (selon leur anciennetĂ©),
  • mais celle-ci sera aussi majorĂ©e de 500 € pour prĂ©judice moral.

Note : pour les salariĂ©s intĂ©rimaires concernĂ©s qui n’avaient pas souhaitĂ© nous confier le recouvrement de leur prime, il n’est malheureusement plus possible pour eux d’agir en justice pour l’obtenir Ă©galement, du fait de la prescription de 3 ans.

Les entreprises concernĂ©es vont devoir rĂ©gler les primes Ă  l’ensemble des salariĂ©s, mĂȘme si elles envisagent d’intenter un recours en cassation contre le syndicat CFTC-intĂ©rim, toujours possible.

Voir les arrĂȘts de la cour d’appel de Nancy rendus hier 29/01/2024 :

ArrĂȘt RG n°22/02593 du 29.01.2024 de la Cour d’appel de Nancy - Evobus-Adecco
ArrĂȘt RG n°22/02594 du 29.01.2024 de la Cour d’appel de Nancy - Evobus-Manpower
ArrĂȘt RG n°22/02591 du 29.01.2024 de la Cour d’appel de Nancy - Evobus-Randstad
ArrĂȘt RG n°22/02590 du 29.01.2024 de la Cour d’appel de Nancy - Evobus-Synergie
ArrĂȘt RG n°22/02592 du 29.01.2024 de la Cour d’appel de Nancy - Evobus-Temporis/Jadelou

PortĂ©e de cette jurisprudence : les entreprises utilisatrices et les entreprises de travail temporaire ne doivent pas jouer avec les pĂ©riodes de fermeture collective, pour Ă©carter les intĂ©rimaires par des conditions de prĂ©sence Ă  date de versement de primes

Au delĂ  des 173 intĂ©rimaires qui ont gagnĂ© la procĂ©dure intentĂ©e par le syndicat CFTC-intĂ©rim, la meilleure nouvelle est surtout pour tous les salariĂ©s intĂ©rimaires de France. En effet, cette jurisprudence casse les faux-semblants hypocrites. Au regard de cette jurisprudence, les entreprises utilisatrices et de travail temporaire ne pourront en effet pas organiser un marchandage dĂ©guisĂ©, en arguant cyniquement d’Ă©galitĂ© de traitement pour priver quasiment les seuls salariĂ©s intĂ©rimaires d’une prime. Dans le cas prĂ©sent, c’est au prĂ©texte d’une condition de prĂ©sence non remplie Ă  la date de versement que les entreprises avaient tentĂ© cette approche, celle-ci Ă©tant « malencontreusement » tombĂ©e (ou opportunĂ©ment, selon) Ă  un moment de fermeture collective oĂč seuls Ă©videmment les contrats intĂ©rimaires Ă©taient quasiment tous rompus...


PrĂ©cĂ©dent titre de l’article : « Suivi de la procĂ©dure collective CFTC-intĂ©rim en paiement de prime dĂ©fiscalisĂ©e pour les intĂ©rimaires Évobus de Ligny-en-Barrois (Adecco, Manpower, Randstad, Temporis, Synergie) »


Ajout du 26/10/2023 :

Les prĂšs de 180 dossiers ont Ă©tĂ© plaidĂ©s ce jour 26/10/2023 au travers des cinq procĂ©dures intentĂ©es devant la Cour d’Appel de Nancy contre l’entreprise utilisatrice Évobus et chacune des entreprise de travail temporaire Adecco, Manpower, Randstad, Temporis-Jadelou et Synergie.

La dĂ©cision de la Cour d’Appel de Nancy sera rendu le 25/01/2024.


Ajout du 21/03/2022 :

Un gros travail de mise en forme de la procĂ©dure d’appel devant la Cour d’appel de Nancy a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, dont des significations par huissiers pour les diffĂ©rentes parties qui n’ont pas constituĂ© avocat. À ce stade la procĂ©dure d’appel est dĂ©posĂ©e et toutes les dĂ©marches vers les entreprises mises en cause ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Nous attendons dĂ©sormais le calendrier de procĂ©dure.

La critique des jugements rendus par les Prud’hommes de Bar-le-Duc est la suivante :
En se bornant Ă  Ă©noncer le principe de prĂ©sence contractuelle comme condition de versement de la prime, ce que personne ne conteste :

  • Sans tirer les consĂ©quence de sa propre constatation des dates de dĂ©cision de la sociĂ©tĂ© Évobus dans la fixation de la pĂ©riode collective de congĂ© (8/10/2020) et celle de prĂ©sence pour versement de la prime (18/12/2020), dĂ©terminant ainsi des modalitĂ©s d’attribution excluant facialement dĂ©libĂ©rĂ©ment les intĂ©rimaires du versement de la prime controversĂ©e ;
  • Sans prendre en considĂ©ration, comme il lui Ă©tait pourtant demandĂ© par le demandeur, le fait que cette exclusion trouve son seul effet dans le caractĂšre prĂ©caire et successif spĂ©cifique de la vulnĂ©rabilitĂ© Ă©conomique particuliĂšre de cette forme de contrat de travail temporaire, en contradiction exacte avec les textes europĂ©ens et français invoquĂ©s ;
  • Sans prendre en considĂ©ration non plus les Ă©lĂ©ments de preuve prĂ©sentĂ©s par le demandeur, que la consĂ©quence de ces choix de dates dĂ©libĂ©rĂ©s ont effectivement crĂ©Ă© une situation de discrimination indirecte Ă  l’encontre des seuls dĂ©tenteurs de contrats de travail temporaire ;
  • Sans non plus tirer les consĂ©quences mĂȘmes de sa propre lecture juridique de non reconnaissance d’une discrimination, en ne reconnaissant alors pas non plus la continuitĂ© juridique des contrats de travail temporaire, dument Ă©tablie lorsque ceux-ci encadrent une pĂ©riode non travaillĂ©e par le salariĂ© intĂ©rimaire, du fait exclusif de jours de repos habituels et/ou de jours de congĂ©s non travaillĂ©s sur le poste qu’il occupe ;

Le conseil des Prud’hommes de Bar-le-Duc, n’a ainsi selon le demandeur pas rendu de dĂ©cision Ă©quilibrĂ©e ni cohĂ©rente.

La logique juridique soumise Ă  la cour d’appel est la suivante :

« DIRE que la condition de prĂ©sence au 22/12/2020 pour le versement de la prime PEPA en vigueur au sein de la SociĂ©tĂ© Évobus est inopposable aux salariĂ©s car :

  • discriminante Ă  titre principal,
  • ou injustifiĂ©e concernant les intĂ©rimaires prĂ©sents en mission chez Evobus jusqu’au 18/12/2020 et Ă  partir du 12/01/2021, en application du principe de continuitĂ© juridique des contrats de travail temporaire, s’agissant des dossiers concernĂ©s. »

Ajout du 30/10/2022 :

Les jugements des Prud’hommes de Bar-le-Duc ont Ă©tĂ© rendus : ils Ă©cartent les critiques de forme contre la procĂ©dure, mais nous dĂ©boutent sur le fond du droit Ă  prime.


  • Article initial du 03/03/2022 :

Évobus et les entreprises de travail temporaire ont confirmĂ© lors de l’audience de conciliation leur absence de volontĂ© de rĂ©glement amiable du diffĂ©rend de discrimination posĂ©e

Le 08/02/2022, l’audience de conciliation aux Prud’hommes de Bar-le-Duc a confirmĂ© l’absence de volontĂ© des entreprises Evobus et de travail temporaire de rĂ©gler le diffĂ©rend de discrimination posĂ©.

L’audience de jugement des Prud’hommes de Bar-le-Duc est fixĂ©e au 21/06/2022 Ă  15h

Ainsi qu’a Ă©tĂ© fixĂ© un calendrier d’Ă©change entre les parties, l’audience de jugement aux Prud’hommes de Bar-le-Duc est dĂ©terminĂ©e pour le 21/06/2022 Ă  15h. Lors de cette audience, une date de dĂ©libĂ©rĂ© sera donnĂ©e pour le prononcĂ© du jugement.


Voir aussi :