La Cour de cassation de la République rappelle les employeurs et les CHSCT de l’intérim à leur responsabilités en matière de sécurité des intérimaires

Comme nous vous l’annoncions dans un précédent article, la direction Manpower s’est lancée dans un grand œuvre de suppression des instances représentatives, en particulier celles en proximité avec les salariés : suppression des CE, suppression des intérimaires au CHSCT, suppression des moyens alloués au fonctionnement des instances représentatives du personnel, etc.

La Cour de cassation vient d’infliger une sévère remise en ordre au sujet de la présence des intérimaires au sein des CHSCT, rappelant aux juridictions et à la direction Manpower que les employeurs de l’intérim avaient une responsabilité de sécurité vis à vis de ses salariés intérimaires, pour les problématiques de sécurité qui la concernent. Chaque année, n’oublions pas que ce sont des centaines d’accidents du travail qui handicapent, mutilent, et parfois tuent nos collègues intérimaires :

  • accidents de trajet : 10 salariés Manpower décédés en 2009, 10 sont intérimaires, et 9 sont des accidents de trajet sur lesquels les entreprises utilisatrices n’ont aucune prise ;
  • évaluation et suivi des intérimaires pour prévenir les risques de maladie professionnelle, ce que la durée généralement courte de chaque mission ne permet pas d’effectuer au sein des entreprises utilisatrices ;
  • évaluation, formation et suivi de la pratique professionnelle par l’entreprise de travail temporaire ;
  • etc.

Il est à noter que figuraient plusieurs élus intérimaires CFTC parmi ceux qui ont porté avec succès la procédure de pourvoi devant la cour de cassation.

Inversement, il reste parfaitement clair que les entreprises utilisatrices et leurs CHSCT restent compétents et conservent toutes leurs obligations actuelles en matière de sécurisation des postes de travail des intérimaires travaillant chez eux.

Vers des CHSCT encore plus nombreux dans l’entreprise Manpower, pour en réduire la couverture à des dimensions plus raisonnables (actuellement plusieurs centaines d’agences) ?

Autre sujet d’actualité au sujet des CHSCT, la direction voudrait aussi les supprimer, et les redimensionner sur un unique échelon national. Cela ne correspondrait plus à rien du rôle et des responsabilités de cette instance, dont l’observation, l’analyse et l’action doivent se situer au plus proche des réalités concrètes en matière de conditions de travail. A rebours de cette volonté, l’administration est en train de voir à redécouper plusieurs CHSCT au lieu d’un seul au sein d’un des établissements régionaux actuel de l’entreprise, afin de les organiser sur des périmètres plus raisonnables que ceux actuellement définis au niveau d’un établissement complet, et qui correspondent effectivement à des centaines d’agences.


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