Ajout du 29/02/2011 :

La CFTC a gagné le rapport de force légal dont elle a pris l’initiative pour contrer de récentes instrumentalisations de corporatismes par la direction, au détriment de l’intérêt des salariés et de l’entreprise (voir notre article ci-dessous). Ayant ainsi abouti dans sa volonté de constituer des collèges électifs sans distinction de statut intérimaire ni permanent, la CFTC a donc finalement pu signer le protocole électoral.

Le calendrier des élections professionnelles Manpower des Comité d’Établissement et Délégués du Personnel est désormais le suivant à ce jour :

  • 1er tour le mardi 07/06/2011, ouverture des bureaux de 8h30 à 10h30 dans le réseau (où les modalités de vote par correspondance seront favorisées) et de 8h30 à 14h pour l’établissement du Siège social.
  • 2nd tour le mardi 27/09/2011, selon les mêmes modalités horaires qu’au 1er tour.

Le 1er tour en juin est désormais crucial depuis les nouvelles lois sur la représentativité, car c’est lui qui confère ou supprime à un syndicat sa représentativité dans l’entreprise : si la CFTC ne fait pas 10% à ce 1er tour, elle ne pourra plus désigner de délégués syndicaux dans l’entreprise ni participer aux négociations.
Si le quorum est atteint dés ce premier tour (vote d’au moins 50% des inscrits), le second devient caduc et ce premier tour sert aussi à désigner les élus.

Le 2nd tour, dans le cas où le quorum n’est pas atteint au 1er, est tout aussi important puisqu’il désigne les élus au Comité d’Établissement et Délégués du Personnel.

Alors inscrivez ces dates sur vos agendas, prenez vos dispositions pour pouvoir voter par correspondance si vous ne pouvez pas être présent le jour du scrutin pour les salariés du Siège (obligation ou déplacement professionnel, congé...).


Titre initial du 20/01/2011 :

La CFTC refuse de signer le protocole préélectoral pour forcer la recomposition des collèges, afin de limiter les corporatismes instrumentalisés par la direction de l’entreprise dans sa gestion des restructurations

La CFTC dénonce des tractations malsaines sur les projets de restructuration, orchestrées par la direction avec certains décideurs syndicaux…

Vendredi 07/01/2010, alors que le Comité Central d’Entreprise (CCE) souhaitait étudier les modalités d’accompagnement du projet de restructuration, comportant notamment la fermeture de dizaines d’Agences Multi Entités (Ame) et de Centres de Gestion Administratifs (CGA), ainsi que la réorganisation des plateaux Direction Opérationnelle (DO) et des directions du Siège, la direction représentée par le DRH de l’entreprise a alors forcé la fin des débats, en usant d’un jeu de pouvoir impliquant quelques décideurs syndicaux.

Par sa manœuvre, et en incapacité de répondre aux demandes formelles légitimes des élus du CCE de leur présenter les modalités de mise en œuvre et de sauvegarde de l’emploi des personnels concernés (mobilité, impacts contractuels, critères de fermeture, calendrier, etc), la direction a provoqué en réaction :

  • la démission du Président de la Commission Économique du CCE,
  • la lecture par des élus restés dans la démarche institutionnelle du CCE, de la déclaration suivante :
    « Les élus représentants des différents établissements au CCE, CFTC, CFDT et CFE-CGC, considèrent aberrant que malgré la demande du Secrétaire de reprendre la séance à l’heure prévue de 13h30, après la suspension de séance demandée par la direction à 12h30, celle-ci n’ait pu reprendre qu’à 15h après plusieurs appels du Secrétaire, le temps étant notamment mis à profit par la direction pour rencontrer les responsables syndicaux (RS) FO et CGT, afin de traiter des discussions relatives aux élections et aux instance représentatives du personnel (IRP), sans rapport avec l’objet de la consultation.
    A l’issue de cette première suspension, un élu a à nouveau demandé une suspension, qui a pris fin vers 15h30.
    Les élus représentants des différents établissements au CCE, CFTC, CFDT et CFE-CGC déplorent fermement qu’au retour de la direction, une majorité d’élus ait miraculeusement changé d’avis, ne considérant plus nécessaires que leur analyse globale stratégique sur le projet de réorganisation puisse s’éclairer des problématiques socio-économiques rencontrées sur le terrain par les salariés »
    .

Alors que paradoxalement la situation financière de l’entreprise s’éclaircit du fait de la reprise d’activité, les situations de souffrance, de fatigue physique et morale explosent, et des décrochages en résultent déjà en termes de part de marché.

C’est ce qui a justifié que le CCE initie en décembre 2010 :

  • une procédure de droit d’alerte économique, face au refus de la direction générale de donner les gages d’une reprise en main de la situation,
  • ainsi qu’une saisie de l’administration pour non respect de la législation relative à la sauvegarde de l’emploi par la direction Manpower.

La « décision » du CCE de finalement abandonner l’étude de la restructuration, conformément au bon vouloir de la direction, est donc particulièrement dommageable aux salariés et à l’entreprise. Rappelons aussi à ce sujet le récent précédent de la mise en place du marché Pôle Emploi, catastrophique d’un point de vue social et d’efficacité économique, après que le CCE ait là aussi accepté des conditions de mise en oeuvre précipitées...

À l’aube de cette énième réorganisation de l’entreprise, et de cette énième restructuration du réseau opérationnel, des Centres de Gestion Administratif (CGA) et des directions fonctionnelles, ouverte par l’avis donné par le CCE, rappelons simplement que l’exercice des droits collectifs d’expression et de défense au niveau de terrain que sont les CE est essentiel. C’est là en effet que les stratégies d’entreprise se confrontent au principe de réalité :

  • les salariés doivent y manifester leurs problèmes et interrogations aux élus, qu’il s’agisse des CE (problématiques socio-économiques et conditions de travail), CHSCT (conditions de travail) et DP (respect du droit) ;
  • l’ensemble des élus, toute appartenance syndicale confondues, doivent quant à eux poursuivre en prise avec le terrain leur investissement personnel au service des salariés qu’ils représentent, en veillant à ne pas oublier le sens de leur action.

La CFTC refuse de signer le protocole préélectoral, pour limiter l’expression des corporatismes entretenus par la direction avec certains syndicats

Un syndicalisme d’entreprise historiquement éloigné des salariés

De tous temps, les syndicats n’ont jamais eu leur place dans l’entreprise Manpower, car la direction a toujours considéré que l’expression sociale devait y rester sous son contrôle exclusif.

Cette conception culturelle, très tôt intégrée par les syndicats et notamment les plus anciens, mais aussi par certains salariés, est cultivée par la direction qui y trouve son avantage et un moyen de toute puissance.

Elle n’a pour autant aucun avenir pour les salariés et le syndicalisme. En effet, le contexte est désormais clairement différent : si le fondateur de Manpower France, M. Grünélius, avait le souci de limiter le moins-disant social, en portant jusque dans le Code du Travail les accords conventionnels qu’il avait signés dans l’entreprise, les dirigeants actuels sont dans une logique néolibérale, axée sur le seul profit.

Un corporatisme préjudiciable à toutes les catégories de salariés

Réagissant à l’expression corporatiste ci-dessus relatée, qui cette fois-ci a joué contre les salariés permanents, mais qui récemment s’était aussi retournée contre les intérimaires (tentatives d’exclusion de leur représentation dans les CHSCT), la CFTC souhaite procéder à une refondation de la représentation des salariés, conforme aux principes du Code du Travail.


Voir aussi :