Dans l’entreprise Manpower, les primes variables des salariés permanents du réseau opérationnel, sont largement dépendantes des comptes d’exploitation de leur entité de rattachement, au niveau agence.

Si le haut manque de transparence et l’arbitraire des règles internes de fonctionnement des comptes d’exploitation agence sont déjà connus de nous, salariés Manpower du réseau opérationnel, un dernier évènement particulièrement scandaleux vient se surajouter lui aussi dans nos calculs de prime variable. De quoi démontrer, s’il en était besoin, la déconnexion au réel de la gouvernance RH dans l’entreprise, pourtant déjà incapable de faire face à un taux de renouvellement indécent et à des sous-effectifs chroniques qui dégradent l’activité opérationnelle.

Conséquences de la nouvelle loi sur l’acquisition des congés payés pendant les arrêts maladie : la direction Manpower annonce en CSEC et devant des élus médusés, qu’elle entend pénaliser les primes des salariés permanents en agence

Pour ceux qui n’ont pas suivi le sujet (complexe dans son application...), une nouvelle Loi permet aux salariés d’acquérir des congés payés pendant leurs arrêts maladie. Voir notre article précédent dédié à ce sujet.

Lors de la réunion du CSEC du 16/09/2024, le DRH Manpower a alors annoncé en toute simplicité, devant des élus médusés, que l’entreprise entendait répercuter directement ces coûts sur les comptes d’exploitation agence, donc sur les primes variables des salariés permanents du réseau opérationnel. Face à la réaction des élus, la direction a alors expliqué que les personnels agence devaient naturellement être comptables de cette modification de rentabilité, à travers le compte d’exploitation de leur agence.

La CFTC-intérim Manpower interpelle alors le DRH Manpower sur sa responsabilité pourtant symétrique, s’agissant de sa rémunération variable !

Vos représentants CFTC-intérim Manpower au CSEC ont alors directement interpellé le DRH Manpower qui venait d’annoncer cette nouvelle :

  1. Comment la direction pouvait-elle prétendre sanctionner la rémunération variable des salariés permanents agence d’aujourd’hui pour n’avoir pas anticipé une Loi touchant à la paie des collègues intérimaires, alors même qu’ils auraient été directement sanctionnés par l’entreprise s’ils n’avaient pas appliqué les consignes précédentes ?
  2. Au nom de quel principe d’iniquité, de deux poids deux-mesures, de « faites ce que je dis pas ce que je fais », le directeur des ressources humaines (DRH) et le directeur administratif et financier (DAF), ne seraient pas eux-mêmes tenus comme responsables sur leur propre rémunération variable des conséquences de la nouvelle Loi, à travers les budgets salaires de l’entreprise (intérimaires et permanents), dont ils sont pourtant directement comptables vis-à-vis de l’entreprise ? En tout les cas pas moins que les personnels agence du réseau opérationnel seraient prétendument responsables sur leur propre rémunération variable, à travers les comptes d’exploitation agence ? D’autant que si les personnels en agence ne sont pas forcément les mêmes aujourd’hui que lors de la constitution des droits à congés payés passés, tel n’était pas le cas des DRH et DAF ?

Un espoir tout de même : à la suite des échanges en CSEC et de l’intervention des représentants CFTC-intérim Manpower, la direction a indiqué se saisir du sujet

Les représentants CFTC-intérim ont donc demandé au DRH de bien vouloir reconsidérer la situation concernant les conséquences comptables de la nouvelle Loi sur les rémunérations variables des salariés permanents du réseau opérationnel agences.
Le DRH a alors annoncé qu’il « prenait le point ». À suivre, donc.


Voir aussi :