Voici le bilan présenté par le Directeur des ressources humaines de Manpower France…
- Une croissance de 10% de l’activité en 2017,
- Un taux de marge brute qui ne croît que de 5% et a perdu 0,5 point par rapport à 2016,
- Des dépenses tenues et une productivité accrue : + 7% (6% attendus en 2018 !),
- Un résultat net satisfaisant : + 9% en volume,
...immédiatement relativisé par les informations suivantes :
- Pour 2018, même si le marché reste porteur, nous aurons un environnement complexe sur les aspects économique, législatif et concurrentiel (comme si c’était nouveau…),
- Un nouveau plan marge, la dégradation potentielle du taux de marge étant un enjeu prioritaire. Attention, ce plan va demander discipline et coopération accrue de tous.
Vous vous réjouissiez à l’avance de recevoir une récompense pour ces bons résultats et pour vous encourager à les poursuivre ? Et bien non !
Toutes les propositions des organisations syndicales ont été jugées trop coûteuses par la direction qui nous propose une enveloppe de 1,2% pour les augmentations individuelles, promotions incluses.
Vos représentants CFTC avaient pourtant proposé une liste de propositions très raisonnables, dont le coût a été estimé par la direction à environ 7,4M d’€ (pour la partie regroupant prime, augmentation générale et individuelle) soit la plus faible de toutes les propositions (la plus coûteuse dépassait 16M d’€)
Voici nos propositions CFTC :
- Prime de 600€ pour les salariés ayant jusqu’à 3 ans d’ancienneté + 100€ par année d’ancienneté supplémentaire. (Soit 1300€ pour un salarié ayant 10 ans d’ancienneté : 600€ pour les 3 premières années + 100€ x 7 pour les 7 années suivantes),
- Un budget de 3% pour les augmentations, à répartir pour moitié (1,5%) aux augmentations individuelles hors promotions et pour l’autre moitié à une augmentation générale, avec un minimum de 50€ pour les rémunérations brutes inférieures à 2000€,
- Compensation de la perte de salaire différé des Cadres et Assimilés dont le niveau de salaire est inférieur à 43 977,84 euros par an et qui ne pourront plus bénéficier de la GMP en 2019,
- Reconduction du dispositif CESU porté à 400€ (préfinancés à 66,7% par l’entreprise et à 100% pour les collaborateurs handicapés) avec 2 campagnes (mai et novembre),
- Augmentation de la subvention employeur à 5,43€ sur le titre restaurant sans augmentation de sa valeur faciale,
- Le remboursement des frais de restauration dans la limite de 20€ le midi pour les salariés en déplacement pro. (Aujourd’hui limité à 16€, alors que la limite d’exonération Urssaf est à 18,60€),
- 2 jours par enfant malade,
- Prime d’ancienneté : instauration de paliers supplémentaires (tous les 5 ans) à partir de 10 ans d’ancienneté,
- Abondement du CET aligné sur le régime de celui des intérimaires,
- Reprise de la négociation sur le Perco,
- Ouverture de négociations sur l’intéressement aux bénéfices de l’entreprise pour les salariés. Nous reprenons le partage des bénéfices en 3 tiers : un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les investissements et un tiers pour les salariés.
Pour rappel, l’action Manpower qui était déjà passée de 67,47 $ le 02/01/2014 à 97,84 $ le 27/02/2017, soit +45% en deux ans, est à 120,10$ au 27/02/2018, soit presque 23% en 1 an.
Dans notre courrier adressé à la direction pour lister nos demandes, nous rappelions également que sur l’année 2016, l’ensemble des éléments de rémunération de Jonas Prising, le président du groupe Manpower a atteint 10.990.140 dollars...soit près de 9.000.000 d’euros au taux de change actuel !
Nous attendons avec impatience les mêmes informations pour l’année 2017…mais nous vous laissons seuls juges du coût de nos propositions.
A l’issue de la dernière réunion, les propositions de la direction sont les suivantes :
- 1,2 % augmentation individuelle + 0,3/0,4 pour les promotions
- Jour férié du 8 mai travaillé en CGA : paiement double + 1 jour de récup
- Engagement de rémunération annuelle minimale (22 500 euros - environ 30 personnes concernées)
- Majoration des CESU de 300 à 400€ avec 75% pris en charge par l’entreprise et passage au CESU électronique
- Reprise des négociations sur le PERCO
- Ouverture d’une table ronde sur la rémunération variable
- Absence pour don du sang non décomptée du temps de travail
- Possibilité de fractionner par demi-journée les congés pour enfants malades
La délégation CFTC a fait rapidement un chiffrage. Cela représente un coût pour Manpower d’environ 2,1 millions d’euros soit même pas 2% de la valeur ajoutée. Le reste sera partagée pour une petite part sur l’investissement et pour la plus grande part entre dirigeants et actionnaires.
L’ensemble des délégations syndicales – dont la CFTC – a refusé de signer ; la direction appliquera donc de façon unilatérale les dispositions ci-dessus.
Voir aussi :