La CFTC n’est pas signataire de l’accord qualité de vie au travail (QVT) concernant les salariés permanents, proposé par la direction Manpower. En voici les raisons à travers le courriel adressé à la personne en charge du dossier dans l’entreprise.
Madame la directrice des services coordonnés pour la qualité d evie au trvaail (QVT) et relations institutionnelles,
Sans préjudice du soucis de votre service en charge du sujet de vouloir établir un dialogue avec les partenaires sociaux pour avancer et prendre en compte certains des points avancés par la délégation du syndicat CFTC, la CFTC ne sera pas signataire de l’accord QVT.
L’organisation par des groupes de travail gérés exclusivement par la direction centrale pour étudier, piloter les projets qui touchent la prévention, la sécurité et la santé des salariés, sans l’implication des acteurs et instances proches du terrain, est à total rebours de tous les principes éprouvés. La nécessité d’un dialogue et d’une implication directe et participative avec ces acteurs, sans qu’il ne soit possible de la déléguer à des intervenants experts, est pourtant largement démontrée dans tous les secteurs professionnels.
Un préventeur national, alors que la tâche est très complexe sur le terrain et qu’il en faudrait un par Direction Régionale. Comment pourra-t-il gérer les permanents France entière ? Il passera déjà une bonne partie de son temps sur la route (qu’en sera-t-il de sa sécurité à lui ?).
Les négociateurs direction avaient d’ailleurs l’air de découvrir des problématiques réseau ayant un impact sur les conditions de travail des salariés, alors que les instances DP et CHSCT ont traité et tentent de les faire avancer depuis longtemps : une organisation QVT sincère sur l’objectif d’améliorer les conditions de travail, la santé physique et mentale des salariés de l’entreprise, aurais dû avoir le soucis d’un bilan, d’un état de lieu sur la santé des salariés en tenant compte de l’expertise des différentes instances ou en établissant une étude. Pourtant, la direction refuse catégoriquement l’ensemble de ces principes.
Le refus de traiter les espaces paysager (open-space), la charge de travail, la charge informationnelle, de travailler sur des indicateurs de suivi, sont selon nous un refus des dirigeants d’assoir l’efficacité opérationnelle de l’entreprise sur de réels ressorts économiques.
La tendance à vouloir restreindre le cadre juridique, l’absence de parole libre et indépendante à travers l’absence de paritarisme dans la CAP QVT ainsi que l’absence d’échanges avec les CHSCT, ne sont pas gage de la sincérité institutionnelle de la direction Manpower : à rebours de la logique juge et partie des principes QVT définis par le texte, la nécessité des principes de transparence et de responsabilité est pourtant là encore largement démontrée. Des plans d’actions sont par exemple proposés par la direction QVT, mais ces actions ne sont pas mises en place, pas mesurées et soumises à l’approbation de la seule direction générale.
En l’état, le texte proposé nous semble avoir uniquement pour but de montrer aux clients et aux politiques que Manpower a mis en place un accord QVT, mais qui ne s’adresse qu’à la seconde partie de votre titre (relations institutionnelles), sans qu’il n’ait de réelle consistance ni sincérité.
Cordialement.
Le délégué syndical central CFTC
Voir aussi : notre article ultérieur sur le procès-verbal de désaccord produit suite à cette négociation d’entreprise sur la santé et la sécurité.