La CFTC Manpower est signataire de deux avenants sur les accords Santé et Prévoyance malgré leurs défauts et limites.
La CFTC Manpower signe les avenants sur les accords Santé et Prévoyance malgré leurs défauts et imperfections, car il y a plus d’enjeux à maintenir le cadre conventionnel qu’à abandonner le dialogue sur ces sujets. En effet :
- Les augmentations sont nécessaires pour maintenir les contrats, qui sinon seraient dénoncés et revus unilatéralement par la direction ;
- Nous avons vu lors de la négociation que la direction souhaitait arbitrer des choix très contestables dans les couvertures santé et prévoyance pour les salariés, essentiellement via des baisses de coût pour ses propres cotisations, sans grand égard pour les augmentations de coût pour les salariés permanents Manpower ;
- Inversement, les textes couverture santé et prévoyance aboutis par la négociation sont des compromis qui équilibrent beaucoup mieux les décisions, satisfont néanmoins et l’employeur Manpower, et les prestataires de gestion (AON) et d’assurance actuels (AG2R).
S’agissant des problématiques de conflits d’intérêt autour d’AON et de l’interventionnisme de l’actionnaire américain sur nos couvertures santé et prévoyance des salariés permanents Manpower, la CFTC a souhaité que le CSEC (Comité Social Economique Central) prenne un actuaire pour mettre en concurrence tant :
- la gestion d’AON,
- que l’assurance d’AG2R.
Nous avons été suivis par plusieurs syndicats sur ce point. Cette approche permettra également à la direction d’objectiver une argumentation vis-à-vis de l’actionnaire américain, manifestement très intrusif dans nos couvertures santé.
La suite de cette communication vous détaille ces différents enjeux.
L’avenant à l’accord Santé est un compromis mieux équilibré, sachant que l’état du sujet couvre une situation de conflit d’intérêt encore non régulée, mais pour laquelle la CFTC pousse avance des solutions
Lors de la discussion, le compromis obtenu par la CFTC et les autres syndicats a permis :
- De ne pas supprimer certains types de prestation : exemple, pas de suppression de la médecine douce (ostéopathie...), de la prime maternité, etc.
- Et de réajuster les augmentations de charge de manière plus juste : en donnant la priorité à préserver le prix de la couverture de l’ayant-droit, les efforts de cotisation ayant été plutôt reportés sur les conjoints ayant déjà une couverture complémentaire (et qui plombent le régime alors qu’ils ont déjà une autre couverture et qu’ils n’utilisent la nôtre que comme double complémentaire !), les retraités, les options et dans une moindre mesure les enfants.
Il n’y avait pas eu d’augmentation de cotisation complémentaire Santé depuis 2 ans. Si la direction en avait prévu une de 9% par rapport aux prétentions de l’assureur, ajoutée à des suppressions de prestation (lunettes hors réseau Itélis, médecine douce, prime maternité...), suite notamment aux interventions de la CFTC-intérim Manpower pendant la négociation, l’augmentation de 9% prévue a ainsi été ramenée à 3,5%, sans suppression de prestation.
Voici le détail des résultats de la négociation :
Les montants d’augmentations de cotisation mensuelle sur les bulletins de paie seront ainsi :
- Non-cadres : 0,77 € /mois pour le salarié, 1,07 € pour l’employeur,
- Cadres : 1,16 € /mois pour le salarié, 2,2 € pour l’employeur.
La CFTC revendique toujours que la direction prenne à sa charge la prestation de courtier (conseil), puisque c’est le groupe qui a imposé le choix du prestataire AON comme courtier. D’autant que la CFTC rappelle aussi aux salariés permanents Manpower que la direction a ainsi laissé AON (sur directive du groupe) agir en pleine situation de conflit d’intérêt, puisqu’AON s’est ensuite en tant que courtier, auto-désigné meilleur gestionnaire pour s’octroyer aussi lui-même ce marché...
Et pourtant, chacun d’entre nous a vu la baisse de qualité et de sécurité du service AON : blocages informatiques de certaines adresses, non réponse aux messages, codification incompréhensible des remboursements effectués ne permettant pas de vérifier, etc.
Pour information, les frais des opérateurs sur la santé sont :
- AON :
- prestation de courtier : 1,25% des cotisations, soit 32.000 € (HT) annuels
- prestation de gestion : 5% des cotisations, soit 127.000 € (HT) annuels
- AG2R :
- prestation assurance : 2,45% des cotisations, soit 63.000 € (HT) annuels.
L’avenant accord Prévoyance est soumis aux mêmes préoccupations
La CFTC a notamment signalé que le régime prévoyance représente près 10.000.000 € de provisions pour près de 9.000.000 € de cotisations, ce qui dénote une absence de danger majeur sur le régime, le problème étant que ces provisions sont un poids mort pour le régime et les salariés qui les financent, alors que pour l’assureur AG2R, cette somme énorme lui permet de réaliser des profits financiers à son seul avantage.
L’assureur AG2R avait déjà demandé 30% d’augmentation en 2023, qui avait été ramenée à 9% en 2023 et 6% en 2024 (soit 18% d’augmentation effective en deux ans). Il a à nouveau demandé 30% d’augmentation pour 2025, qui ont finalement été ramenés lors de la négociation suite notamment à l’intervention de la CFTC Manpower, à 10% en 2025 et 10% en 2026 (soit 22% d’augmentation effective prévue pour les deux prochaines années). Ces sommes ne sont manifestement pas optimisées selon la CFTC-intérim Manpower.
Pour information, les frais des opérateurs sur la prévoyance (décès, invalidité...), sont :
- AON :
- prestation de courtier : 1,25% des cotisations, soit 27.000 € (HT) annuels
- prestation de gestion : 1,5% des cotisations, soit 33.000 € (HT) annuels
- AG2R :
- prestation assurance : notamment 4,5% des cotisations pour les décès, 3% pour l’incapacité/invalidité, etc, au global 66.000 € (HT) annuels.