1. Suite à une opération de téléphone de placement sur le secteur Picardie Nord, les collaborateurs du CTA de Dury sont allés travailler dans différentes agences afin de céder leur place aux collaborateurs participants à cette opération. Travaillant au CTA de Dury, je me suis donc rendue, avec 2 de mes collègues à l’agence de Montdidier jeudi 17 Juin, toute la journée.
Quelle ne fut ma surprise de constater le passage intensif de collaborateurs intérimaires, TOUS PLUS AGRESSIFS les uns que les autres sous prétexte de ne pas travailler, de ne pas recevoir de paie rapidement, de ne pas avoir d’acomptes etc...
Un individu du nom de D..... Laurent s’est rendu à l’agence ce matin là comme il a l’habitude de le faire régulièrement, il était tout tremblant et très en colère, il reprochait à ma collègue de ne pas le détacher en mission alors que d’autres personnes qu’il connaissait travaillaient, alors pourquoi pas lui ?
Ma collègue lui explique calmement que la dernière mission s’est mal passée puisqu’il l’a interrompue le 2e jour et que par conséquent le client ne souhaitait plus le revoir. Il n’accepta pas du tout sa réponse et menaça de revenir tout casser l’après-midi même.
Nous étions toutes terrorisées à l’agence, car j’appris par la suite que cette personne se droguait à l’héroïne et qu’il était prêt à tout pour s’acheter sa dose quotidienne de drogue. D’autant plus qu’il n’en était pas à sa première menace, que régulièrement il téléphonait à l’agence en injuriant mes collègues avec des termes d’ordre sexuel (menace de viol), qu’il les avait déjà poursuivi à leur sortie de travail le soir après 18h, qu’il s’est même couché sur la voiture d’une de mes collègues qui se trouvait à l’intérieur de celle-ci en léchant les vitres de son véhicule tout en la menaçant verbalement de propos obscènes.
Elles se sont rendues à la gendarmerie de Montdidier afin d’y déclarer toutes ces agressions, le gendarme leur a bien précisé qu’il fallait qu’elle reste très prudente et qu’elle ne devait pas se laisser approcher par cet individu car il est atteint du sida, de l’hépatite, qu’il est un ancien repris de justice pour tentative de meurtre et qu’il est prêt à tout, même à tuer père et mère, pour se payer sa dose d’héroïne quotidienne. Il a même déjà menacé une lycéenne de Montdidier à la sortie de l’école à l’aide d’un couteau. Nous décidions donc d’un commun accord de fermer l’agence cette après-midi-là, après en avoir averti le responsable.
J’ai appris que d’autres intérimaires du même genre s’en prenaient à elles de la même manière et qu’il ne se passait pas une journée sans que les collaboratrices de cette agence soient régulièrement menacées, soit par téléphone, soit verbalement à l’agence.
Déjà, il y a quelques années de cela, l’assistante d’agence de l’époque, avait été frappée par un intérimaire, un matin à 8h où elle était seule sous prétexte qu’elle ne pouvait lui délivrer d’attestation ASSEDIC immédiatement. Déjà, il y a quelques années de cela, l’assistante d’agence de l’époque, avait été frappée par un intérimaire, un matin à 8h où elle était seule sous prétexte qu’elle ne pouvait lui délivrer d’attestation assédic immédiatement.
De plus la situation géographique de l’agence est favorable à ce genre d’individus car elle est située dans une petite rue, sans commerçant autour, leur laissant le loisir d’agir sans problème. De même, que ces personnes profitent qu’il n’y ait que de jeunes femmes dans cette agence, ce qui facilite les agressions. Même lorsque l’agence est fermée le midi, certains forcent la porte brutalement pour rentrer, surtout s’ils s’aperçoivent de la présence de quelqu’un dans l’agence, faute de stores.
Je comprends le stress et la peur qui ne quittent plus les collaboratrices de cette agence, je les ai trouvé au bout du rouleau, déprimées, fragilisées, ne sachant comment se sortir de cette situation qui s’accentue et s’aggrave de jour en jour. Je comprends leur peur, je ne l’ai vécu que l’espace d’une journée, mais elles, elles le vivent chaque jour se demandant ce qui va bien pouvoir leur arriver à chaque nouvelle journée de travail qui commence. Leur moral est à zéro, et je ne pense pas qu’elles pourront encore supporter cette situation très longtemps.
Elles sont déprimées mais elles sont très solidaires entre elles, se remontant le moral entre elles lorsque c’est nécessaire, elles ne baissent pas les bras assurant leur travail du mieux qu’elles le peuvent.
Elle sont injuriées régulièrement, ne sont pas respectées, leur dignité est bafouée chaque jour.
Cette situation ne peut durer, personne ne peut travailler sereinement dans de telles conditions.
Elles ont besoin d’aide et de soutien. Elles ont très peur d’en parler, ne souhaitent pas faire de scandales, elles croyaient pourvoir gérer la situation mais plus maintenant. Elles se sentent seules et démunies. C’est pourquoi, nous vous alertons et vous demandons de bien vouloir prendre les mesures qui s’imposent afin de protéger, comme le doit la Société, les collaboratrices de l’agence de Montdidier.
Merci de nous informer des dispositions que vous compter mettre en place tant sur le plan de la sécurité que sur le bien être psychologique de ces jeunes femmes.
Réponse de la Direction : Le Directeur de Secteur et le Responsable d’Agence ont déjà attiré mon attention sur ce problème. J’ai pris contact avec la Gendarmerie en la personne de l’Adjudant Chef S. pour évoquer la situation.
Nous devons nous rencontrer prochainement. Je me rendrais à l’Agence de MONTDIDIER pour échanger avec les Collaboratrices sur les mesures à prendre, d’ici quinze jours. D’ores et déjà, les solutions de vigile et de sas sont écartées, la Gendarmerie et la Collaboratrice jugeant également celles-ci inadaptées.
La pose de rideau pour garantir plus de quiétude entre 12h et 14h sera faite. Je rencontrerai, si possible, le Maire de MONTDIDIER, Madame L. pour évoquer ce problème.
Une formation « Accueil en situation difficile » est prévue pour les Collaboratrices de l’Agence. Enfin, il convient de signaler sans en tenir rigueur, compte tenu du caractère humain de ce problème, que quelques imprécisions sont à relever dans la formulation et la retranscription des faits dans cette question.
2. Les agences viennent de recevoir le code d’éthique et de déontologie de la Société.
Quelques questions s’imposent...
- La Direction de Manpower France demande un accusé réception électronique à la lecture de ce code, ce que ne suggère nullement Jeff Joerres. Pourquoi ?
- Un tel document peut-il s’apparenter à un règlement intérieur de plus grande envergure et donc être décliné à l’appréciation du CE, voire du CCE, avant de le soumettre à l’approbation, même électronique, de l’ensemble des salariés ?
- Quelle est la valeur juridique d’un accusé réception électronique ?
- Chaque collaborateur possède-t-il une boite aux lettres électroniques (adresse mail) individuelle afin qu’il puisse en avoir un exemplaire et en accuser réception librement ?
- Comment cela se passe t-il en agence s’il n’y a pas d’adresse mail propre à chacun ?
- Le collaborateur qui oublie ou ne veut pas accuser réception : qu’en est-il ?
- paragraphe « Chaque collaborateur peut compter sur son management qui fera tout ce qui est en son pouvoir pour respecter les normes de déontologie de MANPOWER » : quelles sont les garanties apportées à ces propos ?
Quel est le niveau des managers concernés ? - paragraphe « Traiter chaque personne avec considération et équité » : quelles sont les garanties apportées à ces propos ?
Réponse de la Direction Code d’éthique et de déontologie de la Société : S’agissant d’une Charte et non d’un Règlement Intérieur, cette question est hors du périmètre de compétences des Délégués du Personnel.
Pour information, ce sujet sera abordé par la DRH lors de la prochaine réunion CCE, le 2 juillet prochain.
Note des délégués : vous pouvez vous reporter à notre tract diffusé immédiatement après la réunion du CCE.
3. Dans le flash du mois d’avril 2004, M. le Président du Directoir a mentionné le classement de Manpower au 14e rang des 20 meilleurs employeurs en France. Nous nous félicitons de ce classement mais nous souhaiterions avoir quelques précisions :
- Qui a envoyé le questionnaire aux salariés (la Direction ou le Cabinet « Great Place to Work ») ?
- Comment s’est effectué le tirage au sort ? - Ce questionnaire a-t-il été envoyé aux adresses des collaborateurs ou directement à l’agence ?
- Combien de questionnaires complétés ont été retournés ?
- Peut-on avoir un exemplaire de ce questionnaire
- Peut-on avoir le résultat complet de ce sondage ?
Réponse de la Direction : Cette question n’entre pas dans le domaine des Délégués du Personnel.
Commentaire des délégués : Etonnante réponse car la RRH du siège a bien voulu répondre à cette question qui a été aussi posée par les DP CFTC du siège.
Celui de la DO Picardie Champagne Ardennes ne l’a pas souhaité ce qui prouve qu’il a encore des efforts à faire pour améliorer le dialogue social dans sa DO.
Il serait temps que certains responsables s’aperçoivent que les réunions des délégués du Personnel sont un moment privilégié d’échange entre la Direction et les représentants des salariés et que les DP sont des acteurs responsables de la vie de l’entreprise.
Le fait de refuser de répondre à une question aussi banale que l’organisation de ce sondage qui a classé Manpower en 14è position ajoute à la suspicion qu’avaient certains collaborateurs sur l’indépendance de ce sondage.