Souvenez-vous en 2022, à l’occasion de la signature du premier accord sur le Télétravail chez Manpower, deux positions contradictoires avaient émergé chez les syndicats.
D’un côté, ceux qui considéraient qu’un accord était une nécessité absolue quel qu’en soit le contenu, une prochaine négociation devant permettre de l’améliorer.
De l’autre, celle de la CFTC qui considérait que la mise en place du Télétravail était une obligation pour l’employeur, sauf à perdre une certaine attractivité sur le marché du travail, que partant de ce constat, il était nécessaire de négocier l’accord correctement.
Le contenu du dernier accord, avec ses conditions strictes de présence sur site et son indemnisation ridicule, ne nous avait pas permis de signer l’accord.

Le premier accord Télétravail ne satisfaisait pas la CFTC qui ne le signait donc pas, alors que nous étions le premier syndicat à avoir réclamé la mise en place de Télétravail depuis 2012.

Cette nouvelle négociation nous amenait donc à envisager favorablement la signature de ce nouvel accord, ayant entendu la volonté des autres syndicats de négocier enfin des conditions acceptables quant à la mise en place du Télétravail.

Nos revendications étaient claires :

  • Un accord portant sur un nombre de jours de télétravail et non pas de présence sur site. Nous considérons ainsi la situation du Siège dimensionné pour une occupation à 60 % et où le nombre de postes de travail disponibles ne permet donc pas de faire venir tous les salariés en même temps… et le constat que beaucoup de services ne respectent pas le principe de 3 jours sur site.
  • Une indemnisation à minima de 25 € par mois, comme c’est le principe sur l’ensemble des entités du Groupe ayant un accord Télétravail,
  • Une meilleure prise en compte de la participation à l’achat de matériel.

Une négociation qui aurait ainsi pu démarrer sous les meilleurs auspices…

Dès le démarrage, l’employeur, visiblement peu enclin à faire un geste, a brandi la menace d’une Décision Unilatérale (donc entièrement à sa main) … et a placé la négociation sur une question, qui n’était pourtant pas l’objet de la négociation, êtes vous pour ou contre le télétravail ?
Ce piège grossier a pourtant été efficace puisque les syndicats signataires du précédent accord ont reconduit leur signature, pour une durée de 2 ans, sans qu’une amélioration notable ne soit obtenue…

La CFTC, toujours particulièrement favorable au Télétravail, ne peut pas plus signer ce nouvel accord que l’ancien…

Nous ne pouvons que déplorer ne pas avoir été plus soutenu par les autres syndicats qui pourtant justifiaient leur précédente signature par une amélioration de l’accord, qui n’a pas eu lieu… et se sont engagés pour 2 ans sur ce nouvel accord qui n’est qu’une copie de l’ancien.

En plaçant la négociation sur la fausse question d’être pour ou contre le Télétravail, la Direction a placé les syndicats dans un jeu de dupes dont elle ne pouvait que sortir gagnante.

Avec les prochaines élections professionnelles au sein de Manpower, posez-vous donc la question de savoir si vous préférez être représenté par un syndicat qui reste ferme mais raisonnable sur ses demandes, ou subir le jeu de l’employeur ?