Une politique salariale peu transparente
La négociation annuelle sur les salaires (NAO) dans l’entreprise Manpower France, qui se déroule en au moins deux réunions, permet notamment de faire un point avec l’employeur sur :
- les salaires bruts effectifs par catégorie socio-professionnelle, primes et avantages en nature compris,
- la durée effective du travail et l’organisation du temps de travail,
- l’égalité professionnelle femmes/ hommes
- l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés.
- la prévoyance maladie et l’épargne salariale, tant qu’aucun dispositif n’existe dans l’entreprise.
Mais si l’obligation de négocier est sous la responsabilité de l’employeur, il n’existe aucune obligation de résultat.
Lors de la première réunion, la direction communique des informations qu’elle complète ensuite par celles demandées par les représentants syndicaux. Si la direction a bien répondu à certaines de nos demandes, elle a refusé malgré nos relances de nous transmettre le mode de calcul des primes sur objectifs jusqu’au niveau 7, ainsi que l’information sur les mises à disposition de salariés auprès des organisations syndicales ou des associations d’employeurs (ce dernier point faisant pourtant partie des informations obligatoires).
Des demandes CFTC qui visent à la responsabilisation de l’employeur sur sa politique salariale
Au terme des 3 réunions, les propositions de l’employeur étaient bien en deçà des demandes des organisations syndicales, qui pour la majorité d’entre elles demandaient une prime Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) en plus d’une augmentation générale et d’une enveloppe réservée aux augmentations individuelles et promotions. Pour rappel, les sommes perçues au titre du CICE se montent à 80.000.000 € en 2013 et 125.000.000 € en 2014… dont une partie va remonter vers les actionnaires, en parfaite contradiction avec l’esprit dans lequel le législateur a décidé de la mise en place de ce dispositif.
Par ailleurs, sur le calcul des primes, peu nous importait les montants perçus, mais le système de primes étant très inégalitaire, il était important d’en avoir le détail avant de formuler des revendications. Selon nos informations, si la prime peut atteindre 0,75 mois (à objectifs atteints) pour un salarié fonctionnel de niveau 5A (G dans la nouvelle classification) et 1 mois pour un niveau 5B (H), elle peut dépasser 10 mois pour un directeur de niveau 7B ! On comprend ainsi mieux le refus de communiquer de l’employeur.
De la même façon et par souci de transparence, l’employeur qui est représenté dans différentes instances (Medef ou Prisme), doit informer des moyens qu’il met à leurs dispositions au même titre que ceux mis à la disposition des organisations syndicales. La CFTC a maintenu sa demande via ses délégués du personnel avant d’envisager d’autres recours.
Vous concernant, voici les principales mesures
Voici sinon les dispositions qui vont vous être appliquées :
- 0,7% d’augmentation générale au 1er juillet 2015,
- un budget de 1,3% réservé aux augmentations individuelles hors promotions au 1er juillet 2015,
- le dispositif CESU reconduit sur la fin d’année 2015 (300€ préfinancé à 66,7% par l’entreprise et à 100% pour les collaborateurs handicapés,
- le repas du soir revalorisé de 22€ à 24€.
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